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Les écoles privées jouent un rôle social reconnu, en complément du secteur public qui assure l’égalité des chances. Sans écoles privées, pas de promotion économique qui attire les investisseurs étrangers et voit des talents s’installer chez nous, à la condition de pouvoir y scolariser leurs enfants : programmes bilingues et diplômes tels que le baccalauréat international (BI) sont nécessaires. Le BI, comme le bac français par exemple, assure la transférabilité des élèves vers d’autres pays où pourrait amener la carrière des parents. A ceux qui objecteraient à l’intégration de ces étrangers chez nous, je rappelle que 800'000 suisses habitent aussi à l’étranger. On peut dire que ce service est gratuit pour la société : les écoles privées ne touchent pas un franc de subvention de l’Etat et comptent sur leurs propres ressources, ou celles des entreprises. C’est à l’opposé du système français, où l’immense majorité des écoles privées voient les salaires des profs payés par l’Education nationale.
Les élèves des écoles privées qui repartent à l’étranger participent au « soft power » helvétique : ils/elles sont imprégnés/ées du swiss made et se tourneront naturellement vers l’économie suisse à l’avenir.
Les écoles privées jouent aussi un rôle complémentaire en matière de diversité pédagogique en faveur des familles suisses ou étrangères établies dans nos régions. Il existe autant d’intelligences que d’enfants : le degré de personnalisation et de soutien aux élèves est élevé. Comme les familles peuvent quitter une école privée chaque année, ces écoles sont contraintes de s’améliorer en permanence, un gage de qualité. Véritables laboratoires d’innovations pédagogiques, elles ont l’avantage de l’agilité et ouvrent leurs portes aux agents du secteur public qui souhaitent explorer de nouveaux concepts.
Le cadre juridique des écoles privées est plutôt peu contraignant, dans la tradition libérale du pays. Dans le canton de Vaud, les directeurs / directrices sont soumis à une autorisation de diriger après un audit de l’Etat. Les enseignants de l’école obligatoire (1ère à 11ème) quant à eux, sont soumis à l’autorisation d’enseigner, après examen d’une commission de l’Etat. Ce cadre juridique est en cours de révision, initiée par Mme Cesla Amarelle et reprise par Monsieur Frédéric Borloz. Les écoles privées demandent aussi de pouvoir présenter leurs élèves aux mêmes examens de maturité cantonale que les gymnasiens du public, au lieu de la maturité suisse (fédérale) conçue à l’origine pour les suisses de l’étranger. (Je note que l’IBO, basée aux Pays-Bas, autorise les écoles à organiser les examens du bac international dans leurs murs, et qu’une convention avec le rectorat de Grenoble permet le contrôle continu du bac français ici, alors que Lausanne n’a pas encore fait le pas pour les écoles privées de Lausanne, Vevey ou Nyon). Il existe aussi une obligation d’annoncer à l’Etat les cas graves en matière de protection de l’enfance, ainsi que la vérification répétée des casiers judiciaires des collègues.
Les écoles privées répondent à plusieurs modèles de gouvernance : certaines sont sans but lucratif, d’autres à but lucratif ; certaines sont familiales, d’autres appartiennent à un groupe. Toutes doivent équilibrer leurs comptes et dégager suffisamment de marge pour rénover et innover. A mon expérience, la gouvernance n’est pas le critère déterminant dans le choix des parents, mais plutôt le projet pédagogique, la qualité de l’école, les résultats aux examens, les valeurs de la communauté scolaire. Lorsque l’on compare leurs écolages au coût d’un élève pour l’Etat, on constate qu’elles ne sont, du point de vue de leur gestion, pas « chères » : à ma connaissance, un/e gymnasien/enne vaudois/se coûte plus de CHF 30'000 à l’Etat. Dans le canton de Vaud, entre 7 et 8% des élèves sont scolarisés au privé. Ce taux monte entre 15% et 19% au gymnase. Ce sont autant d’élèves qui ne pèsent pas sur le budget de l’Etat, ou du contribuable, qui réalise ainsi une économie estimée à 156 millions de francs par an selon l’étude d’impact économique de KPMG en 2021.
Dans les écoles qui servent principalement l’économie globale, jusqu’à 2/3 des parents touchent tout ou partie des écolages en subvention de leur employeur. Mais dans les écoles à forte composante locale, les parents paient de leur poche. Certaines écoles privées demandent aux parents d’acheter un uniforme scolaire par exemple : ce qui revient en fait au coûts des habits « civils » que les enfants porteraient.
Héritières d’une longue tradition qui fait aussi la réputation de la Suisse, les écoles privées, incluant les internats et les écoles hôtelières, amènent une plus-value de CHF 1.4 milliard au canton de Vaud, toujours selon l’étude de KPMG. Cela représente 2% du PIB vaudois. Finalement, elles génèrent environ CHF 50 millions de rentrées fiscales au canton et aux communes.