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Collège Champittet
22 mars, 2023

Comment enseigner la chute du Crédit Suisse aux élèves ?

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Comment enseigner la chute du Crédit Suisse aux élèves ? L’école se veut un lieu d’apprentissage serein, mais ne peut pas complètement s’affranchir des aléas du monde réel. Quand l’Etat force la reprise d’une des plus grandes banques du pays par une autre, des vagues atteignent l’école. Y a-t-il un angle pour en tirer des enseignements utiles à nos élèves ? 1

L’école se veut un lieu d’apprentissage serein, mais ne peut pas complètement s’affranchir des aléas du monde réel. Quand l’Etat force la reprise d’une des plus grandes banques du pays par une autre, des vagues atteignent l’école. Y a-t-il un angle pour en tirer des enseignements utiles à nos élèves ?

On pense d’abord aux répercussions sur l’emploi : de 9'000 à 12'000 personnes, selon les estimations dans la presse, pourraient perdre leur emploi. La compassion doit s’exprimer. L’élève peut aussi prendre conscience de l’incertitude inhérente au monde économique, du besoin de rester agile, de construire un CV riche en expériences. La capacité d’adaptation et la résilience sont testées.

Les professeurs d’économie et de droit pourraient se pencher sur la responsabilité morale et juridique des acteurs de l’affaiblissement du Credit Suisse. Quel est le degré de responsabilité des membres du Conseil d’administration et de la direction dans la gestion du risque ? Quel est le lien entre rémunération à la performance à court terme Vs la santé financière à long terme de l’établissement bancaire ? Quelles leçons ont été tirées de la crise des sub-primes de 2007-2009 ? Pourquoi la BCV ou la banque cantonale de Zürich ne connaissent-elles pas ces déboires ?

Dans le cours de civisme, les élèves pourraient se pencher sur le rôle des actionnaires en assemblées générales des sociétés anonymes, par analogie avec la démocratie en politique : qui vote quoi ? qui alerte sur les risques ? comment les administrateurs et la direction sont-ils déchargés ?

Le thème de la complexité pourrait intéresser les profs d’histoire : les géants économiques sont-ils gérables ? existe-t-il des fragilités particulières aux grandes banques cotées ? l’effet de contagion des marchés peut-il être modéré ? le rôle des réseaux sociaux semble être en question : les informations financières répandues sans intermédiaire professionnel (presse, agences) animeront-elles nos marchés boursiers à l’avenir ?

En cours d’informatique et technologie, je suggérerais de réfléchir à l’automatisation grandissante des marchés boursiers. La grande majorité des transactions sont générées par des logiciels : ces machines sont-elles capables de s’auto-modérer ?

Soit activement, en tant que futurs investisseurs, soit passivement en tant que futurs bénéficiaires de caisses de retraite, nos élèves doivent connaître les mécanismes de base des marchés et de la finance.