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Au coeur de la pédagogie positive, qui englobe l’éducation du jeune dans sa dimension holistique, l’expérience spirituelle lui permet de découvrir ses racines et son intériorité. Le but poursuivi est de parvenir à une connaissance de soi authentique. C'est un désir de rencontre avec l'absolu très présent chez le jeune qui dépasse les limites subjectives. Ainsi la recherche bien conduite de l'intériorité mène à la prise de conscience d'une altérité qui devient le cadre privilégié d'une ouverture intérieure et un ancrage face aux événements turbulents de l'existence.
Se centrer sur la résilience et donner sens aux expériences douloureuses influence le système auto-immune et enclenche la motivation de se dépasser. Cette invitation socratique millénaire à se connaître soi-même est plus pressante que jamais. Tant que nos jeunes n'ont pas d'autres rêves que de posséder et de consommer, tant que la méfiance, la surveillance, la répression et la haine de l'autre sont prônées; tant que la religion se cloître dans un discours moralisateur et renfermé : la nature et la finalité de notre humanité ne sauront se dévoiler et se consolider.
Ce qui fait sens construit, relie, apaise et guérit. Le sens émane de la profondeur et guide dans les temps éprouvés. Il donne une force intérieure et ne cède pas à la férocité. Il ouvre les horizons et rend l'universalité possible avec sa diversité, car la vie n’est pas plus loin que maintenant.
Si plusieurs d’entre nous affirment que le monde est déréglé, alors faut-il encore lui trouver un sens et s’efforcer à l'appliquer. C’est alors que la contradiction de la lumière et les ténèbres se dissipera pour faire émerger leur complémentarité. L’esprit du jeune finira par devenir la demeure de la compassion et le cœur se transformera en lieu de recueillement. Le bonheur toutefois ne se trouve pas au-delà de l’arc en ciel, et la vie, n’est pas plus loin que maintenant. Elle nous appelle uniquement à être conscient.
L’unique façon de le devenir est de faire le tri dans son propre chaos. C'est en cherchant en soi les désirs que l'on porte et en les mettant au service du bien, que nous briserons nos peurs. C’est en acceptant le réel sans plus s'attarder sur le passé, que nous renforcerons notre bonté.
Pour chaque seconde, chaque centime que le monde investit à comprendre l’intelligence artificielle, si seulement nous investissions une seconde et un centime à comprendre la conscience humaine. Car perdre son être intérieur pour devenir le miroir des autres, ne fait que détériorer les chances de l’humanité de s’affranchir.
Maria Zufferey, Responsable Vie scolaire et de la protection de l'enfant, Professeur de culture religieuse